PT n°13 – En souvenir de Bruno

Mnemosyne

Bruno nous a quitté voilà déjà presque deux ans. Il nous laisse un grand vide, mais aussi son esprit et son œuvre, multiple, riche, diverse et probablement d’une fécondité dont il est difficile de prendre la mesure aujourd’hui. C’est aussi notre ami qui est parti, ou plutôt mon ami (chacun étant libre de s’approprier une amitié qu’il bâtissait toujours dans la profondeur du singulier), un homme de l’image et du verbe, mais surtout l’homme de mémoire que nous connaissons tous. Il nous laisse aussi, à Léon et à moi-même, cette revue, « le Pavillon turquoise » comme héritage (en espérant sans doute secrètement qu’elle lui survivrait). Mais lui parti, notre trio disloqué, comment donner une nouvelle vie à ce lieu d’une rencontre si féconde ? Depuis tout ce temps nous y réfléchissons, avec cet à-priori lancinant du sentiment de devoir lui rendre hommage. Alors, le PT n°13 : « Hommage à notre ami Bruno » ?.. Quelle horreur !.. Comment pourrions nous figer dans la rigidité de la pierre d’un mausolée cet esprit libre et toujours aussi vivant aujourd’hui ? Car, il faut bien le dire s’il nous a bel et bien quittés (nous laissant dans la tristesse des orphelins abandonnés) rien de l’esprit qui a animé ces années d’amitié, de conversations, d’existence partagée, n’a disparu, tout reste là, dans son éternité d’un jardin foisonnant, à cultiver, et que nous cultiverons donc, mais que d’autres continueront aussi de cultiver après nous. Il nous a laissé une telle matière en images, en écrits, en paroles (souvent énigmatiques en bon surréaliste qu’il était) qu’il faut bien comprendre aujourd’hui qu’il s’agit avant tout de Pensée, d’une pensée créatrice, féconde et fécondante. Alors si devoir il y a, c’est certainement celui de continuer à la faire vivre, dans cette revue bien-sûr, mais aussi dans tout ce qui sera entrepris ici et là, par les uns et par les autres, pour que son œuvre, et la pensée qui la soutient, puissent être connues d’un public le plus large possible. Alors, à mon ami Bruno qui me manque beaucoup, à toi grand amoureux de la liberté, je lève mon verre en disant : « Je convoque, en ton honneur et pour ce nouveau départ du Pavillon turquoise, celle qui a su te guider tout au long de ta vie et qui saura aussi nous soutenir dans cette entreprise : Mémoire ! »

E.Rey

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Chère lectrice, cher lecteur,

Notre numéro XIII du Pavillon Turquoise est dédié à la mémoire.

Dans ce numéro vous trouverez le « Cristal n° 5 ». Les « Cristal » sont des vidéos construites autour de la pensée de l’artiste peintre et écrivain Bruno Mathon. Dans ce Cristal n°5 intitulé « le Dieu des Crocodiles » Bruno échange avec Emmanuel Rey autour des dieux et de la mémoire.

D’autre part, nous souhaitons aussi nous projeter dans un « nouveau » format : le podcast. En 2012 quand Bruno et moi avons créé le Pavillon Turquoise, nous avions d’abord l’intention d’enregistrer en podcast nos échanges sur l’art et la pensée. Cependant, cette intention s’est vite transformée en une exploration multimédia que nous avons nommée « image-écrit-parole ».

Pour notre premier podcast nous avons été en compagnie de l’auteur et éditeur Lucas Hees avec qui nous avons conversé sur de sujets divers, entre autre, la mémoire.

Pour terminer, vous trouverez le Lexikone n°6, une image un texte, soigneusement conçu par Emmanuel Rey.

Ainsi, chères lectrices et chers lecteurs, je laisse place au contenu de ce numéro XIII du Pavillon Turquoise et, à l’instar de mon ami Emmanuel, je lève aussi un verre, de Prosecco bien sûr, à la mémoire de notre grand ami Bruno Mathon.

Léon Gomez

Cristal n°5 – Le dieu des crocodiles

Podcast n°1 – Conversation avec Lucas Hees – I

Après un bref rappel de l’origine du Pavillon turquoise par Léon Gomez, nous écoutons Lucas Hees, grand ami de Bruno, nous parler de la conversation, de la mémoire et du surréalisme.

Lexikone n°6

Qu’est ce que le Lexikone ? Une forme réunissant une image et un texte, comme une petite œuvre.

L’image est taquine, suscitant avec délice confusion, énigmes, envoûtement et autres délicatesses pour l’esprit. Mais si l’image est taquine, le regard du curieux ne l’est pas moins. Œuvre d’intelligence et de perspicacité, il dénoue méthodiquement le fil d’Ariane pour se frayer son chemin au cœur du labyrinthe, relevant le défi auquel elle le confronte en opposant sa force de structure au grand désordre des sens. Alors, parfois, quand le travail est bien fait, quand la patience est restée ferme, il se peut qu’on voit surgir des arcanes du passé quelques souvenirs déterminants d’où jailliront d’ineffables beautés.

E.Rey

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